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De nouvelles données sur la perception de l’impact sur la durabilité entre secteurs pour éclairer les politiques

  • Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT)
    28 mai 2025
  • Catégorie
    Recherche
  • Thème
    Sciences économiques & gestion

Les recherches menées par le Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université révèlent des informations inattendues sur la perception qu’ont les entrepreneurs de leur impact sur la biodiversité. Ces conclusions peuvent informer des politiques et l’entrepreneuriat afin d’améliorer le caractère durable des entreprises.

Dans une nouvelle étude empirique, Mirko Hirschmann et ses coauteurs, Christian Fisch et Steffen Farny, font des découvertes surprenantes : « De nombreux entrepreneurs des secteurs primaires, qui travaillent en première instance avec les ressources naturelles, comme l’agriculture et la sylviculture, perçoivent leur impact sur la biodiversité comme moins néfaste que les entrepreneurs de l’industrie et des services ».

Il est intéressant de noter que cet « écart de perception », c’est-à-dire la différence entre la façon dont les entrepreneurs du secteur primaire perçoivent leur impact sur la biodiversité par rapport aux autres entrepreneurs, est moins prononcé dans les pays qui dépendent fortement du secteur primaire.

Cette étude s’appuie sur une enquête menée auprès d’environ 3 500 entrepreneurs dans 28 pays européens. « Ces résultats soulèvent des questions essentielles », note M. Hirschmann, « sur la manière dont les décideurs politiques peuvent encourager les entrepreneurs à collaborer avec la nature plutôt que de l’exploiter ». Il espère que ces travaux stimuleront la recherche sur le lien entre biodiversité et entrepreneuriat et, à terme, éclaireront les politiques qui tirent parti des entreprises comme moteur de la conservation.

Le poids des politiques strictes en matière de changement climatique

Dans une deuxième étude empirique,cette fois auprès de 1 400 start-ups dans 32 pays, Mirko Hirschmann cherche à déterminer comment les innovations durables influencent les ambitions de croissance des jeunes entreprises. Les recherches montrent que les entreprises qui ont récemment introduit des produits ou des processus durables visent systématiquement des objectifs de croissance plus élevés. Cependant, ces ambitions sont nettement moins élevées dans les pays où la réglementation en matière de changement climatique est plus stricte.

Cette étude soulève également des questions importantes. Comment les décideurs politiques peuvent-ils aider les start-ups à faire face à des règles plus strictes en matière de changement climatique ? Mirko Hirschmann souligne que des politiques audacieuses sont indispensables pour la durabilité. « Cependant, il faut veiller à ce qu’elles ne ralentissent pas involontairement les start-ups qui proposent des solutions durables », précise-t-il.

Les résultats de ces deux études montrent que pour favoriser la protection de la biodiversité et l’innovation verte, les cadres politiques doivent remplir deux fonctions : soutenir des objectifs environnementaux ambitieux et soutenir activement les start-ups qui sont à l’origine de changements durables.

Les deux études ont été publiées dans le Journal of Business Venturing Insights et le Technological Forecasting and Social Change.