Les recherches menées par les lauréats du prix Nobel d’économie 2024 ont mis en lumière les inégalités de richesse au niveau mondial, mais le sujet a toujours été au cœur de la mission de la chaire ADA in Financial Law (Inclusive Finance) de l’Université du Luxembourg avec ses partenaires, l’organisation luxembourgeoise ADA (Appui au Développement Autonome) et le Ministère luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes.
Une décennie de dévouement
« l’inclusion financière signifie que les individus et les entreprises ont accès à des produits et services financiers utiles et abordables qui répondent à leurs besoins – transactions, paiements, épargne, crédit et assurance – et qui sont fournis de manière responsable et durable » Définition de la Banque mondiale
L’Université du Luxembourg est depuis longtemps un moteur puissant pour la promotion de l’inclusion financière bien au-delà des limites du Grand-Duché. La chaire ADA, détenue par le professeur de droit financier Dirk Zetzsche, a célébré son 10e anniversaire le 16 octobre 2024, en réfléchissant aux réalisations passées et aux résultats de la recherche, tout en se tournant vers un avenir où l’inclusion financière stimule la croissance économique et contribue à la réalisation des objectifs de développement durable.
L’union fait la force
Qu’ont en commun un banquier pakistanais, un entrepreneur zimbabwéen, un directeur d’ONG béninois et un professionnel de la finance cambodgien ? Ils ont tous été positivement influencés par le programme phare de la chaire, le certificat en droit et réglementation de la finance inclusive. Chaque année, environ 25 professionnels de divers pays en développement se rendent au Luxembourg pour un cours de 10 jours qui les initie aux principes et aux outils permettant de relever les défis réglementaires et juridiques de l’inclusion financière.
Les participants au programme rentrent chez eux armés de connaissances essentielles et d’un solide réseau de contacts au Luxembourg et à l’étranger. De nombreux anciens participants occupent aujourd’hui des postes élevés au sein de banques centrales ou de régulateurs nationaux, ou ont fondé et développé leur propre entreprise ou ONG. Pour certains participants, la boucle est bouclée ; en 2023, Jorge Moncayo Lara (ancien élève, 2018), aujourd’hui “Technical General Intendent” (équivalent du Chief Operating Officer) au sein du régulateur équatorien en charge notamment des associations de crédit, est revenu enseigner dans le cadre du cours.

La promotion 2024 du certificat. Crédit photo: uni.lu
Inclusion financière « made in Luxembourg »
Selon le titulaire de la chaire, le professeur Zetzsche, de nombreux participants au programme considèrent le Luxembourg comme un modèle à suivre, qui leur permet de découvrir comment la vie peut être organisée dans un environnement stable, démocratique et axé sur les services financiers.
Le Luxembourg est le premier centre financier d’Europe, abritant plus de 5 milliards d’euros d’actifs sous gestion ainsi que des institutions financières telles que la Banque européenne d’investissement, le Fonds européen d’investissement et le Mécanisme européen de stabilité. Grâce à la chaire ADA, le talent, l’expertise et le potentiel concentrés au Luxembourg peuvent atteindre les coins les plus reculés du monde, aidant les populations à accéder aux outils financiers nécessaires au développement et à surmonter l’inégalité des richesses.
Promotion internationale
Le professeur Zetzsche s’est efforcé d’assurer la visibilité de la chaire aux plus hauts niveaux, notamment en participant aux COP27 et COP28, et en prévoyant une présence à la COP29. En 2023, le professeur Zetsche a été invité à prononcer un discours aux Nations Unies sur l’utilisation de l’inclusion financière comme outil de lutte contre les inégalités. Plus récemment, le professeur Zetzsche a accepté une nomination au sein du groupe consultatif de l’enquête sur l’accès financier du Fonds monétaire international afin de développer un moyen de mesurer la participation des femmes à la finance inclusive dans le but d’aborder la question de l’égalité des sexes dans ce domaine.