News

« La façon dont nous venons au monde compte ! » : Uni.lu forme les futurs sage-femmes du pays

  • Faculté des Sciences, des Technologies et de Médecine (FSTM)
    06 mai 2025
  • Catégorie
    Conférence de presse, Education
  • Thème
    Sciences de la vie & médecine

À l’occasion de la Journée internationale des sages-femmes célébrée ce 5 mai, l’Université du Luxembourg a officiellement présenté sa nouvelle formation Bachelor en Sciences Maïeutiques – Sage-femme lors d’une conférence de presse. Une nouvelle initiative, conçue pour répondre à une urgence nationale : la pénurie de sages-femmes.

Un programme sur-mesure pour le Luxembourg

Suite à la décision du gouvernement de confier la formation de sage-femmes à l’Université du Luxembourg, l’équipe pédagogique a fait le choix de partir d’une feuille blanche afin de créer un cursus adapté aux besoins du pays. « Nous avons construit ce programme à partir de zéro », explique Joeri Vermeulen, Professeur invité et représentant de l’European Midwives Association (EMA). « Le programme respecte les standards européens et internationaux, tout en prenant en compte les grands défis scientifiques, démographiques et sanitaires, tant au Luxembourg qu’en Europe de l’Ouest. », ajoute-t-il.

Conçu en étroite collaboration avec plusieurs partenaires — parmi lesquels l’Association Luxembourgeoise des Sages-femmes (ALSF), l’École Nationale de Santé (ENSA), des sages-femmes issues des quatre maternités du pays, ainsi que des experts de divers domaines médicaux — le cursus abordera des thématiques clés telles que la santé mentale périnatale, les interventions liées au mode de vie, ou encore les nouveaux modèles de soins, comme l’e-Health et les solutions hybrides.

Avec notre formation en sciences maïeutiques, nous investissons dans l’avenir du Luxembourg. Nous sommes fiers de contribuer à cette évolution.”

Serge Haan

Directeur du Département en Sciences de la Vie et Médecine

La pratique au coeur du programme

Autre point fort du programme : la dimension pratique. Comprenant 40% de théorie et 60% de pratique clinique, chaque étudiant bénéficiera au total de 47 semaines de stage. En parallèle, les étudiants auront accès à des infrastructures de pointe. On retrouve par exemple des salles de simulation en pédiatrie, en soins post-partum, un hôpital virtuel, ou encore l’« Anatomy Suite » avec un simulateur d’accouchement. La « Digital Learning Suite » quant à elle permettra de simuler des échographies et d’analyser des cas cliniques.

Une immersion dans des situations proches du réel, offrant un cadre idéal pour apprendre à réagir face à des scénarios réalistes et complexes.

Un métier aux multiples facettes

Présentes avant, pendant et après l’accouchement, le rôle des sages-femmes dépasse largement le cadre médical : elles doivent aussi gérer des situations sociales, psychologiques ou d’urgence sanitaire.

C’est pourquoi la nouvelle formation se veut à la fois rigoureuse, complète et profondément humaine. « Il est très important de trouver un juste milieu entre le médical, les gestes techniques, et l’humain. Ce métier exige de savoir rassurer, communiquer avec empathie, et de mettre en confiance. », insiste Ali Ghanchi.

Les sages-femmes sont les couteaux suisses de la périnatalité et veillent à la santé de la mère et de l’enfant à chaque étape de la maternité.”

Ali Ghanchi

Directeur du programme


Une profession en mutation, mais encore confrontée à des défis

Présentes lors de l’événement, Anna-Cristina Rings-Alborino, présidente de l’Association des Sages Femmes du Luxembourg (ALSF), et Kristel von Laufenberg, Secrétaire ALSF, ont souligné l’importance de former des professionnels capables de faire face à un monde instable. « Crises climatiques, conflits, inégalités… Nous devons être préparés à tout cela. », assure Anna-Cristina.

Depuis 2019, les sages-femmes au Luxembourg ont vu leurs responsabilités s’élargir, notamment dans le suivi prénatal, les accouchements hors milieu hospitalier, le conseil en contraception et en planification familiale, l’accompagnement à l’allaitement ainsi que la rééducation post-natale. Mais malgré cette reconnaissance accrue, les difficultés persistent. La pénurie de personnel qualifié est flagrante, et la norme internationale qui recommande un accompagnement individuel pendant l’accouchement est encore rarement applicable dans la pratique.

Beaucoup de sages-femmes s’occupent de plusieurs femmes en travail en même temps, alors que les standards internationaux préconisent un accompagnement individuel.”

Anna-Cristina Rings-Alborino

Présidente de l’Association Luxembourgeoise des Sages-Femmes (ALSF)

Le lancement de ce nouveau bachelor vise à répondre de manière concrète à ces enjeux. En créant davantage de postes et en allégeant la charge de travail, il contribue à revaloriser la profession et à susciter de nouvelles vocations chez les jeunes. Le programme accueillera sa première promotion d’étudiants dès la rentrée 2025. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 4 juillet 2025.

En savoir plus