Le recteur de l’Université, Stéphane Pallage, au sujet de la revue à mi-terme du contrat d’établissement de l’institution.
Q : Le gouvernement a repensé les priorités de recherche nationales ; qu’est-ce que cela change pour l’Université, en ce qui concerne ses activités de recherche ?
Stéphane Pallage : L’Université se réjouit de la publication des priorités nationales de recherche. Celles-ci couvrent de nombreux champs de l’Université et de nombreux projets actuellement en cours. Bien sûr, l’Université a une mission plus large, et continuera à définir ses priorités et sa stratégie.
Q : Le contrat d’établissement de l’Université a fait l’objet d’une revue à mi-terme ; le résultat est-il positif ?
SP : Oui, très positif! La revue du contrat d’établissement à mi-terme se fait dans une logique constructive et pragmatique. Les choses peuvent évoluer très rapidement, et il est judicieux de ne pas figer les plans de financement et le développement des activités d’une université sur quatre ans à l’avance, surtout si cette université est encore en voie de développement rapide. Il est donc positif de pouvoir ajuster le contrat à mi-terme, sur base des objectifs atteints et de critères transparents.
En termes financiers, la revue à mi-terme se solde pour l’Université par une rallonge budgétaire de l’ordre de 10 millions d’euros sur deux exercices. Cela témoigne du travail excellent qui a été fourni depuis le début du contrat en 2018, ainsi que de la pertinence des projets proposés. Et cela nous permettra de lancer des initiatives nouvelles pour renforcer les missions de l’Université et pour mieux réagir aux besoins du pays.
Q : A quoi seront affectés les fonds supplémentaires mis à la disposition de l’Université ?
SP : Sans être exhaustif, une partie sera canalisée vers la mise en œuvre de sa stratégie numérique et des projets y associés. Les effets de la numérisation s’étendent bien au-delà des innovations techniques ; ils impacteront notre vie professionnelle et soulèveront des questions sociales, juridiques, écologiques et éthiques. Nous avons prévu de créer un centre d’éthique numérique ; nous voulons alimenter le débat public et accompagner une numérisation responsable – avec la vision critique, indépendante et holistique d’une université de recherche.
Une partie des fonds supplémentaires servira aussi à financer l’extension des heures d’ouverture du Luxembourg Learning Centre, notre bibliothèque qui est bien plus qu’une bibliothèque ; une autre partie sera destinée à la mise en place d’un programme de didactique musicale dans le cadre du Bachelor des Sciences de l’Education.
Nous allons également intensifier les collaborations avec les instituts de recherche LIH, LISER et LIST grâce à la création de groupes interinstitutionnels de recherche. Nous investirons aussi davantage dans la promotion de l’inclusion et de la diversité – chose essentielle dans une institution qui insiste sur son caractère multilingue et multiculturel et dont la moitié des étudiants et une proportion importante du personnel sont d’origine internationale. C’est pourquoi nous prévoyons également de passer à une version plus active du multilinguisme, dans laquelle nous soutenons davantage les efforts de multilinguisme de nos étudiants et de notre personnel.