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Un tiers des jeunes filles ressentent de la solitude au Luxembourg

  • Centre for Childhood and Youth Research (CCY)
    11 octobre 2023
  • Catégorie
    Recherche
  • Thème
    Sciences humaines

Les données spécifiques sur le Luxembourg dressent un tableau de la santé mentale de nos adolescents et de la manière dont elle s’inscrit dans la tendance générale en Europe et en Asie centrale.

Dans le cadre de la Journée mondiale de la santé mentale ce mardi, le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe a publié les dernières données sur la santé mentale, issues de l’étude Health Behaviour in School-aged Children (HBSC). Celles-ci révèlent une tendance répandue et i nquiétante en Europe et en Asie centrale : une baisse généralisée du bien-être mental des adolescentes.

La Dr. Carolina Catunda, co-autrice du rapport et co-chercheuse principale du projet HBSC à l’Université du Luxembourg, a commenté : « Ces chiffres sont le reflet de notre société, de nos écoles, de nos domiciles. Et elles appellent à l’action – pour mieux comprendre, agir plus rapidement et apporter un meilleur accompagnement. »

L’analyse des données de l’étude HBSC 2021/22, portant sur 280 000 jeunes dans 44 pays, fait apparaître que les adolescentes ont un niveau de santé mentale et de bien-être inférieur à celui des garçons. Au Luxembourg, on observe une situation similaire. Par exemple, à l’âge de 11 ans, 8 % des garçons et 14 % des filles font état d’un sentiment de solitude. Ces prévalences doublent à l’âge de 15 ans : 14 % des garçons et 28 % des filles font état de ces sentiments.

Les adolescents luxembourgeois font toutefois partie des 15 pays où la prévalence d’une excellente santé est la plus élevée dans tous les groupes d’âge. À l’âge de 11 ans, 43 % des filles et 47 % des garçons déclarent être en excellente santé, contre 39 % des filles et 44 % des garçons en moyenne dans l’ensemble des pays.

Ce rapport met en évidence le déclin de la santé mentale et du bien-être entre 2018 et 2022. Dans la plupart des pays, les adolescents, et plus particulièrement les filles, se plaignent plus souvent de problèmes de santé multiples. Au Luxembourg, les filles de 13 et 15 ans sont celles qui présentent la plus forte augmentation de plaintes multiples en matière de santé entre 2018 et 2022.

S’appuyant sur les conclusions européennes, le Luxembourg met également l’accent sur les interventions précoces, en particulier dans le cadre scolaire. Les écoles ne sont pas seulement des centres d’enseignement, elles sont au cœur du bien-être de nos adolescents. La collaboration entre les établissements d’enseignement, les centres de santé communautaires et les initiatives nationales en matière de santé mentale est essentielle pour obtenir des changements tangibles.

« Ces résultats nous offrent la possibilité non seulement de comparer, mais aussi de concevoir des interventions mieux adaptées à nos jeunes, ici même au Luxembourg. Les données dont nous disposons aujourd’hui sont claires. Notre approche doit être multidimensionnelle et faire le lien entre les écoles, les familles, les communautés et les politiques. Nous disposons des informations nécessaires ; il est temps de passer à l’action », poursuit le Dr. Catunda.