Derrière les décorations et les sourires, de nombreux parents vivent les fêtes de fin d’année sous pression. Une étude récente révèle comment le stress de Noël peut conduire au burn-out parental et des pistes de survie.
Début décembre, l’avent commence, le premier sapin de Noël brille ou la première gorgée de vin chaud – la fin d’année s’annonce. Fatigués par les mois écoulés et des journées d’hiver courtes, nous comptons les jours avant les congés de fin d’année.
Mais cette image joyeuse des fêtes peut en cacher une autre. Nous voilà en stress, courant les magasins et les sites de e-commerce à la recherche de cadeaux, passant des soirées entières à planifier menus, décoration et agenda surchargé. Cette situation vous semble familière ? Vous n’êtes pas seuls. Une étude réalisée sur 300 parents en Grande-Bretagne par des chercheurs de l’Université du Luxembourg s’est penchée sur ce phénomène baptisé « Christmas Burn-out ».
‟ Les fêtes de fin d’années ne riment pas toujours avec joie et bien-être pour les parents. Organiser une réception et vouloir faire plaisir à sa famille, s’occuper des enfants en vacances scolaires représente une source de stress importante qui s’ajoute à celui de l’année écoulée.”
Research Scientist at the Faculty of Humanities, Social Sciences and Education
Sourire à tout prix : un réflexe aux effets pervers
Sous le poids de cette charge mentale, le stress peut évoluer en burn-out parental. Alors que les parents sont censés vivre « the most wonferful time of the year », beaucoup s’efforcent d’afficher sourire, malgré un épuisement bien réel. « Nous avons observé que les parents en burn out ont tendance à nier leurs émotions et s’efforcent de paraître joyeux pour ne pas gâcher les fêtes » poursuit la chercheuse. Si cette attitude part d’une bonne intention, elle n’est pas sans conséquences.
« Les recherches ont démontré que le décalage entre nos émotions réelles et celles que nous communiquons à nos enfants n’est ni une bonne chose pour notre santé mentale sur le long terme, ni pour la qualité de la relation avec nos enfants. À force de se couper de ses émotions, le parent devient absent émotionnellement et les interactions se détériorent », souligne-t-elle. Pour limiter ces effets négatifs, mieux vaut donc oser exprimer son ressenti. « Il est bien sûr nécessaire d’adapter son discours aux enfants, mais dire que l’on est fatigué est préférable à faire semblant que tout va bien», explique Zwien Teuber.
Des pistes concrètes pour traverser les fêtes plus sereinement
Les chercheurs identifient toutefois plusieurs pistes pour éviter de commencer la nouvelle année épuisés.
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1.
Rester réalistes. Accepter la non-perfection ou manque de maîtrise complète de la décoration au repas cinq services. Simplifier les choses permet à chacun d’en profiter davantage, parents comme enfants.
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2.
« Il n’y a rien d’égoïste d’être aussi à l’écoute de ses besoins en cette période. S’attribuer un « me-time », un moment à soi, peut véritablement aider à traverser cette période », insiste-elle.
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3.
Enfin, la clé pour éviter le burnout parental ou s’en remettre rapidement se trouve dans l’entourage. Restez entourés, demandez de l’aide ou proposez la vôtre car le support émotionnel est le plus efficace en cette saison.
« Notre étude souligne l’importance du soutien social et de l’implication du co-parent surtout pour les mères, car les résultats indiquent que ce sont elles qui portent une grande partie de la charge mentale liée aux fêtes de fin d’année » conclut-elle.
Peu importe ce qu’il y aura sur la table, ce qui compte c’est qui y est attablé : et qu’est-ce résume mieux l’esprit de Noël?
Le « burnout parental » ?
On parle de burnout parental, quand la parentalité devient un stress chronique et que le parent se sent épuisé. La situation peut se dégrader au niveau émotionnel et le parent ne prend plus de plaisir dans son rôle allant parfois jusqu’au regret d’être père ou mère. Il se distance de son enfant et se sent honteux et coupable de ne plus parvenir à lui offrir la même présence qu’auparavant.
Si vous vous posez des questions où avez besoin d’aide, n’hésitez pas à consulter burnoutparental.com ou vous diriger vers la Kannerschlass qui proposent des ateliers pour les parents dont un dédié au burnout parental.