Valérie Schafer, nouvelle directrice adjointe du C²DH: «Favoriser l’équilibre, c’est enrichir la diversité»

Le 1er mars 2025, Valérie Schafer a pris ses fonctions de directrice adjointe du Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History (C²DH) à l’Université du Luxembourg, succédant à Denis Scuto. Ce dernier occupe désormais la chaire « Histoire et migrations », en partenariat avec l’Université du Luxembourg et la Ville de Dudelange. La nomination de Valérie Schafer marque une étape clé pour un centre de recherche interdisciplinaire en pleine expansion internationale.

Un parcours riche et diversifié

Après une carrière scientifique au CNRS, Valérie Schafer rejoint le C²DH en 2018 en tant que professeure d’histoire européenne contemporaine. Elle co-dirige notamment le Master en histoire contemporaine européenne. En parallèle, elle est « Chargée de mission » pour les Archives de l’Université du Luxembourg, nouveau membre affiliée à l’ULIDE (University of Luxembourg Institute of Digital Ethics), siège au comité de gestion du réseau « Tensions of Europe » et occupe la fonction de secrétaire générale de la Societé pour l’Histoire des Médias (SPHM).

Expérimentée en gestion de la recherche, elle reconnaît toutefois qu’un certain « changement d’échelle » s’opère avec sa nouvelle nomination, passant d’une équipe de 20 collègues en histoire européenne contemporaine (EHI) à une équipe de plus de 100 chercheurs. « Ce rôle ne se réduit pas à des fonctions administratives. Il s’agit surtout de préserver des valeurs, de nourrir l’enthousiasme et de favoriser une approche participative, comme nous l’avons toujours fait avec nos collègues. »

Favoriser l’équilibre entre carrière et vie personnelle

Première femme à occuper ce poste au C²DH, Valérie Schafer reconnaît que concilier sa carrière de professeure et son rôle de mère de trois enfants n’a pas toujours été simple. « Quand j’étais plus jeune, j’ai dû faire des choix», explique-t-elle. Elle se souvient notamment des opportunités professionnelles internationales qu’elle n’a pas pu saisir car elles entraient en conflit avec ses engagements familiaux.

Cependant, elle estime que ces défis ont aussi eu un effet positif: « J’ai eu le sentiment que ces contraintes m’ont rendue plus pragmatique et efficace, car j’ai dû optimiser mon travail pour pouvoir pleinement profiter de ma vie familiale. »

Elle souligne également l’importance d’un soutien institutionnel fort pour favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. « Des initiatives de l’Université du Luxembourg comme le Bureau pour l’égalité et les politiques d’inclusion sont essentielles. Plus nous les développons, plus nous favorisons la diversité et l’inclusion dans le milieu académique », ajoute-t-elle.

Un C²DH ancré dans le dialogue et la société

Valérie Schafer apprécie l’environnement multilingue, multiculturel et pluridisciplinaire du C²DH. Dans ses nouvelles fonctions, elle se réjouit de pouvoir « s’investir encore davantage pour soutenir et promouvoir les valeurs, le développement et les résultats du C²DH, un centre qui m’a accueillie si chaleureusement. »

Passionnée par l’enseignement et la recherche – qu’elle entend poursuivre –, elle se réjouit également de « célébrer les réussites collectives ». Aux côtés du directeur Andreas Fickers et de l’équipe de direction, elle ressent « la responsabilité d’accompagner les chercheurs dans le développement de leurs compétences et la réalisation de leurs objectifs. »

Pour elle, le C²DH est animé par des valeurs fortes, une éthique rigoureuse et un engagement constant auprès des parties prenantes – qu’il s’agisse d’institutions publiques ou privées, des médias, de la société civile ou d’autres communautés. « Nous participons déjà aux discussions sociétales, mais nous devrons probablement nous engager encore davantage face à l’émergence de nouveaux défis », affirme-t-elle. « Nous avons un rôle à jouer en science et en éducation… Ce dialogue permanent avec les parties prenantes est essentiel.»