L’Université du Luxembourg a le plaisir d’accueillir Sophie Servais, médecin spécialisée en hémato-oncologie et thérapies cellulaires. Depuis janvier 2025, Sophie occupe le poste de professeure adjointe en oncologie à la Faculté de Sciences, Technologies et Médecine. Forte d’un parcours en Belgique et à l’international, elle combine désormais sa passion pour la médecine, la recherche et l’enseignement au sein de l’Université. Dans cette interview, elle nous en dit plus sur son parcours, ses motivations et ses ambitions pour l’avenir du programme en oncologie à l’Université du Luxembourg.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Sophie Servais. Je suis médecin hématologue, spécialisée en hémato-oncologie et en thérapies cellulaires. Mon parcours académique et clinique a débuté en Belgique, où j’ai obtenu mon diplôme de médecine à l’Université de Liège en 2009. J’ai ensuite poursuivi avec une spécialisation en médecine interne et hématologie clinique. En parallèle, j’ai mené des travaux de recherche qui m’ont conduit à une thèse de doctorat en sciences médicales, avec un focus sur la transplantation de cellules souches hématopoïétiques et les thérapies cellulaires.
Durant ma formation, j’ai eu l’opportunité d’enrichir mon expérience à l’international, notamment à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal et à l’Hôpital Saint-Louis à Paris, où j’ai eu la chance de travailler sous la supervision de deux experts internationaux dans le domaine de l’hématologie et de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques, les professeurs Gérard Socié et Régis Peffault de Latour. De retour en Belgique, j’ai exercé comme médecin spécialiste au Centre Hospitalier Universitaire de Liège, où j’ai progressivement pris des responsabilités en tant que médecin-superviseur de l’unité de transplantation et thérapie cellulaire.
Parallèlement, je me suis investie dans la recherche en hémato-oncologie, en particulier dans le domaine des immunothérapies cellulaires, en collaboration avec la Fondation Belge contre le Cancer. Mes travaux ont porté sur la transplantation allogénique de cellules hématopoïétiques et les thérapies adoptives par lymphocytes T, deux piliers de l’immunothérapie cellulaire. J’ai exploré la reconstitution immunitaire post-greffe et le rôle des cellules Th17 dans les effets greffe-contre-tumeur (GVT) et greffe-contre-hôte (GVHD), identifiant ces cellules comme une cible thérapeutique potentielle. En parallèle, j’ai mené plusieurs essais cliniques sur des thérapies cellulaires innovantes, notamment les cellules CAR T autologues, avec une approche visant à optimiser leur production locale et leur accessibilité aux patients atteints de cancers hématologiques avancés.
Depuis novembre 2024, j’ai rejoint le Luxembourg en tant que clinicienne dans le pôle d’hémato-cancérologie du Centre Hospitalier de Luxembourg et, depuis janvier 2025, j’occupe le poste de Professeur Adjointe en Oncologie à l’Université du Luxembourg.
‟ Rejoindre l’Université du Luxembourg représente pour moi l’opportunité unique de combiner mes trois engagements majeurs : l’enseignement, la recherche et la pratique clinique.”

Professeure Adjointe en Oncologie Médicale
Qu’est ce qui vous a motivée à rejoindre l’Université du Luxembourg ?
Rejoindre l’Université du Luxembourg représentait pour moi une opportunité unique de combiner mes trois engagements majeurs : l’enseignement, la recherche et la pratique clinique.
Selon moi, l’Université du Luxembourg se distingue par son environnement dynamique et international, où la médecine et les sciences de la vie sont en plein essor, avec une approche interdisciplinaire qui favorise l’innovation. Ce qui m’a particulièrement attirée, c’est la volonté de l’Université de développer un pôle d’excellence en oncologie, à l’interface entre la recherche fondamentale, translationnelle et la médecine clinique. Ceci tout en intégrant activement les médecins en formation aux projets de recherche.
De plus, intégrer une université jeune et en pleine expansion permet d’apporter une contribution directe à la structuration des enseignements, à la mise en place de nouveaux projets de recherche, ainsi qu’au développement de nouvelles méthodes pédagogiques. L’Université du Luxembourg s’est notamment dotée d’un outil remarquable avec sa plateforme de simulation. Cette dernière ouvre des perspectives innovantes pour la formation pratique des étudiants et des médecins en spécialisation.
Enfin, le cadre international du Luxembourg et sa proximité avec d’autres centres européens de référence, offrent un environnement idéal pour renforcer les collaborations, tant sur le plan clinique afin d’offrir les meilleurs soins aux patients, qu’en recherche pour faire progresser les connaissances et tout en favorisant les échanges académiques.
Quelles seront vos principales missions ?
À l’Université du Luxembourg, je coordonnerai le programme de spécialisation (DES) en oncologie en structurant les enseignements et en assurant le suivi des médecins en formation. En parallèle, je favoriserai la mobilité et développerai des partenariats avec des centres de référence européens, tant sur le plan clinique que sur celui de la recherche. Je participerai également activement à l’enseignement préclinique au sein du baccalauréat en médecine.
Mon objectif sera d’offrir une formation d’excellence aux futurs spécialistes en oncologie, reposant sur plusieurs piliers fondamentaux. Tout d’abord, un ancrage européen, garantissant un apprentissage conforme aux standards internationaux et des possibilités de mobilité. Ensuite, un enseignement diversifié, basé sur le développement des compétences et intégrant de nouvelles méthodes pédagogiques, notamment grâce à la plateforme de simulation qui favorise un apprentissage immersif. Par ailleurs, cette formation visera à renforcer le lien entre recherche et innovation, en encourageant la participation active des médecins en voie de spécialisation aux projets de recherche clinique et translationnelle. Un autre axe essentiel sera l’accompagnement des étudiants, avec une attention particulière portée à leur bien-être et à la prévention du burn-out. Enfin, la formation s’inscrira dans une dynamique transdisciplinaire, favorisant non seulement les interactions avec les autres Diplômes d’Etudes Specialisées de Médecine, mais aussi avec les sciences infirmières de l’Université pour une approche intégrée de la formation.
‟ Je me réjouis de pouvoir développer des collaborations avec les groupes de recherche du Département des Sciences de la Vie et de la Médecine (DLSM) de l’Université, afin de renforcer les synergies entre la clinique et la recherche. ”

Professeure Adjointe en Oncologie Médicale
En recherche, je souhaite développer un pôle dynamique en hémato-oncologie, en renforçant la recherche clinique via la participation active à des essais internationaux et des collaborations européennes, et en structurant une recherche translationnelle autour des thérapies cellulaires et immunothérapies. Dans cette perspective, je me réjouis de pouvoir développer des collaborations avec les groupes de recherche du Département des Sciences de la Vie et de la Médecine (DLSM) de l’Université, afin de renforcer les synergies entre la clinique et la recherche. J’entends aussi encourager l’implication des médecins en formation dans ces projets pour leur offrir une approche intégrée entre science et pratique clinique.