Ils ont mordu à l’hameçon des mathématiques et y ont pris goût : Hugo Parlier et Giovanni Peccati transmettent leur passion aux étudiants de l’Université du Luxembourg et ils l’assurent : « Les mathématiques sont un lieu d’exploration et de découvertes ».
Parfois redoutée par les élèves sur les bancs de l’école, la discipline constitue une porte d’entrée vers des parcours professionnels enrichissants qui incluent la finance, la consultance, l’IT ou encore la recherche. « Et n’oublions pas les ouvertures que l’on ne connaît pas encore », ajoute Hugo Parlier, professeur à l’Université.
‟ Ces dernières années, les mathématiques sont le diplôme phare dans les universités américaines parce que leurs titulaires obtiennent le plus haut taux d’épanouissement professionnel. Avec ce diplôme, on peut faire beaucoup de choses dont certaines que l’on ne connaît pas encore. L’arrivée de la science des données montre que le monde change. Et ceux qui comprennent cela ont un avantage compétitif sur les autres candidats ”
Les étudiants soutenus tout au long du cursus
A l’Université du Luxembourg, plus d’une centaine d’étudiants suivent un cursus en mathématiques en bachelor et près de 90 sont inscrits à l’un des trois Masters dédiés à la discipline. En premier cycle, ils sont deux fois plus nombreux qu’il y a cinq ans selon Giovanni Peccati, chef de département de Mathématiques.
Et pour prendre leurs marques dans la discipline, les étudiants peuvent compter sur des soutiens précieux comme le Math Camp, un cours préliminaire organisé deux semaines avant le coup d’envoi du premier semestre de Bachelor. Tout au long du cursus, des professeurs assurent un tutorat et un suivi régulier des étudiants. Ceux-ci bénéficient aussi d’une approche humaine dans les séances d’exercices avec au maximum un assistant pour quinze étudiants. Les doctorants et postdocs assurent pour leur part Math Forge, un système de tutorat axé sur l’approfondissement des notions.
« La recherche est la pierre angulaire du département », abonde Hugo Parlier. Avec un doctorant sur sept étudiants inscrits, l’Université du Luxembourg se distingue en effet sur ce volet et le département de Mathématiques suit la tendance.
Des domaines de recherche variés
La recherche au département est multiple et variée, et internationalement reconnue. A titre d’exemple, en 2023, l’ensemble des trois postes en géométrie prévus par les bourses Marie Skłodowska-Curie (AMSC) ont été octroyés à l’Université du Luxembourg. La recherche dans ce domaine y est poussée, au même titre que par exemple les statistiques théoriques et appliquées, et l’étude des fluctuations des structures aléatoires à grande échelle.
Hugo Parlier assimile l’enseignement des maths au lycée à celui de la musique mais sans instrument : « A l’Université, les étudiants peuvent jouer de l’instrument et là, le champ d’exploration des mathématiques est infini ».
C’est probablement le paradoxe des mathématiques qu’aucune formule ne résout à ce jour : considérée comme un outil de sélection pour les élèves à l’école secondaire, la discipline est explorée bien plus profondément à l’Université et révèle alors toute sa richesse et stimule la curiosité des étudiants.
Le département de Mathématiques compte quinzaine de professeurs, un contingent qui évolue et se féminise au fil des ans. Et fin 2023, les premiers diplômés du Master en Data Science ont reçu leur sésame. Là aussi, il constitue une clé qui ouvre bien plus qu’une seule porte.
Depuis 2019, l’Unesco organise la journée internationale des mathématiques. Auparavant, de nombreux pays avaient retenu cette même date – 3/14 dans l’écriture anglo-saxonne – pour célébrer la journée Pi, dont on sait qu’elle commence par 3,14. Logique, peut-être ? Mathématique, certainement !
