Présentation dans le cadre du cycle de conférences sur la ‘liberté’ organisé par le groupe de travail ‘Humanities and religion’.
Si la liberté est un des enjeux majeurs des temps modernes, notre quotidien nous rappelle, dans une large mesure, la « servitude » que nous subissons dans la plupart de nos actes, pensées, affects. Le paradoxe de notre position de sujet n’est-il pas qu’elle exige de nous soumission et dépendance, qu’elle nous impose des contraintes et obligations tout aussi subtiles que tenaces ?
De quels moyens la psychanalyse, référée elle-même aux déterminismes inconscients, dispose-t-elle pour contribuer à l’émergence d’une position de désir qui n’est pas déjà formatée ou dictée par des normes de plus en plus coercitives? Sa visée n’est-elle pas plutôt de les subvertir et d’attribuer ainsi à l’acte psychanalytique une valeur hautement politique ?
Il est intéressant, à cet égard, de relire Freud et son projet au regard de Spinoza dont l’oeuvre majeure expose une éthique du désir. Il s’interroge sur les « servitudes » que constituent nos affects, pour tracer les voies d’une rationalité qui est celle d’un « savoir intuitif » plutôt que d’une science exacte contribuant, en partie du moins, à notre aveuglement ou égarement actuel.
Contact : Jean-Marie Weber