Le Schumann’s Eck est l’intersection des routes liant Ettelbruck et Bastogne ainsi que Wiltz et le lac de la Haute-Sûre. Beaucoup de gens passent chaque jour sur ces routes très fréquentées, mais rares sont ceux qui savent qu’ils traversent la scène d’une des épisodes les plus cruels de la Bataille des Ardennes.
Réalisé par des étudiants du Bachelor en Cultures Européennes (filière Histoire) le documentaire digital « Schumann’s Eck » retrace l’atrocité de la bataille des Ardennes et rend hommage aux hommes et femmes qui l’ont vécue. La version originale anglaise existe également avec des sous-titres en français ou en allemand.
Le 16 décembre 1944
Ils étaient convaincus qu’avec la libération de Pétange, le 9 septembre 1944, la guerre était bien finie. Et pourtant, il n’en est rien. Sept jours plus tard, l’armée allemande attaque contre toute attente les Ardennes par surprise.
En hiver 1944-1945, les villages du nord de Luxembourg et le Schumanns Eck sont le théâtre d’âpres combats. Tant que cela est encore possible, des centaines d’habitants fuient l’Ösling en bus et en camions américains vers le sud du pays. Pour ceux qui restent, la vie quotidienne s’organise entre les tirs : les enfants vont à l’école et les mères font la lessive et le déjeuner. Autour d’eux désespoir et misère, champs de ruine et mort.
12.000 Luxembourgeois sont sollicités de force à rejoindre les rangs allemands. Trois options : refuser de rejoindre l’armée ennemie, l’intégrer avec l’intention de déserter plus tard ou rejoindre la Wehrmacht et se battre jusqu’à la fin. Qu’auriez-vous fait ? Léon Posing avait vingt ans quand il a choisi de déserter – avec de terribles conséquences. Guillaume Leyder, lui, s’est battu au côté des Allemands et a enduré l’enfer qu’était le Schumanns Eck. Gustave Baye y est décédé à 19 ans, Franz Beumling à 25 ans, Alfred Thiele à 36 ans, Otto Gallmüller à 44 ans.
Le documentaire aborde plusieurs thèmes couvrant la vie des civils aux enrôlements de guerre, les prisonniers de guerre aux héros. Des textes, des images et des films choisis par des jeunes d’aujourd’hui, qui construisent un documentaire à la fois instructif et émouvant et montrent que la paix n’est pas un acquis.
Il peut être consulté ici.
Un projet didactique et collaboratif
Le documentaire a été mis en ligne par le Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History (C²DH) et le Musée National de l’Histoire Militaire de Diekirch. Il a été réalisé au 2. semestre 2019 par des étudiants de la filière Histoire du Bachelor en Cultures Européennes, en coopération avec le Musée National de l’Histoire Militaire de Diekirch. Le projet est né par l’initiative de Sandra Camarda, Dominique Santana, Denis Scuto a Gerben Zaagsma du C²DH avec l’aide du technicien audiovisuel Laurent Thiry, du designer Robert Beța et des collaborateurs du Media Centre de l’Université du Luxembourg. Projet innovant, il a permis d’expérimenter l’introduction de l’apprentissage actif et l’utilisation de méthodologies digitales dans l’enseignement de l’histoire contemporaine.