Le Prof. Philippe Hiligsmann a rejoint l’Université en tant que nouveau vice-recteur aux affaires académiques et étudiantes. Avec une carrière marquée par son engagement envers les étudiants et l’enseignement, il apporte une longue expérience en matière de leadership académique et d’approches innovantes en éducation.
Il a rejoint Uni.lu après avoir été vice-recteur et professeur de néerlandais et de linguistique à l’UCLouvain. Le changement de direction est marqué par un changement subtil mais important : le poste de Vice-recteur aux affaires académiques est devenu Vice-recteur aux affaires académiques et étudiantes, soulignant le rôle des étudiants dans la politique éducative à venir.
Dans sa première interview, nous abordons sa vision d’une approche holistique de l’enseignement, de l’apprentissage et de l’engagement des étudiants.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?
Je suis belge et j’ai étudié à l’Université de Liège, où j’ai également effectué mon doctorat dans l’apprentissage du néerlandais comme deuxième langue. Pour ceux qui ne connaissent pas bien la Belgique, il y a trois langues officielles : le français, le néerlandais et l’allemand ! Plus tard, j’ai eu l’occasion d’occuper un poste à l’Université de Lille.
En 2001, j’ai rejoint l’Université de Louvain-la-Neuve (UCLouvain), où j’ai occupé plusieurs postes, dont ceux de directeur de département, de doyen de faculté et de vice-recteur aux affaires étudiantes. Je suis très heureux de commencer un nouveau chapitre à l’Université du Luxembourg.
Quels sont vos projets pour améliorer les programmes d’études et les services aux étudiants ?
De manière générale, je crois fermement que nos décisions doivent s’appuyer sur la recherche scientifique, les meilleures pratiques en vigueur dans les établissements d’enseignement supérieur et les enquêtes menées auprès des étudiants et des anciens étudiants.
Le développement de nouveaux programmes interdisciplinaires est très important en 2024, et j’espère le faire dans les années à venir en collaboration avec les facultés et les centres de recherche. Je me réjouis également de renforcer les liens entre la formation initiale, la formation continue et l’apprentissage tout au long de la vie.
En tant que vice-recteur aux affaires étudiantes de l’UCLouvain, j’ai toujours mis l’accent sur le service aux étudiants.
‟ Pour moi, être professeur signifie non seulement énseigner une matière académique, mais aussi aider les étudiants à s’épanouir en dehors de la salle de classe. En une phrase : la personne en tant qu’individu doit être au centre de l’éducation.”
Vice-Rector for Academic and Student Affairs
En 2024, l’accompagnement des étudiants s’étend à la culture, au sport, au développement social et, bien sûr, à l’insertion professionnelle à la fin de leurs études. Je suis impatient d’apporter cette approche à l’Université du Luxembourg.
Comment envisagez-vous développer l’engagement des étudiants à Uni.lu ?
Mon objectif est que chaque étudiant diplômé de l’Université du Luxembourg puisse dire : « J’ai passé ici des années enrichissantes, non seulement sur le plan académique, mais aussi au niveau personnel et social ». Je veux renforcer tous les aspects de la vie étudiante – la construction de la communauté, la promotion des liens à travers le multilinguisme et le multiculturalisme – parce que ces éléments contribuent à l’épanouissement global des étudiants.
Je veux que nos étudiants quittent l’Université enthousiastes à l’idée de promouvoir leur expérience auprès d’étudiants potentiels, encourageant ainsi les jeunes à étudier ici.
Dans le cadre de l’amélioration de l’expérience globale des étudiants, passons au sujet du bien-être des étudiants.
Pendant mon séjour à l’UCLouvain, j’ai travaillé avec mon équipe sur l’engagement des étudiants, qui ne se limitait pas à l’implication académique, mais aussi à la participation à des activités extrascolaires – sociétés étudiantes, associations, etc. Nous avons enquêté auprès des diplômés pour évaluer l’impact de cet engagement sur leur insertion socioprofessionnelle et le développement de compétences transversales.
Les résultats ont montré que plus de 50 % des étudiants ont ressenti un impact positif sur leurs réseaux sociaux et leur sentiment d’inclusion, ce qui a contribué à leur bien-être mental. Outre la santé mentale, cette implication extrascolaire a eu une influence positive sur l’intégration et la réussite scolaires, et le réseau de soutien a perduré au-delà des études.
Quel rôle pensez-vous que les outils numériques et l’IA peuvent jouer dans l’apprentissage personnalisé et l’expérience des étudiants ?
Aujourd’hui, tous les étudiants sont familiarisés avec des outils tels que ChatGPT. Il est crucial de guider leur utilisation pour s’assurer que nous préservons les aspects de l’apprentissage qui sont distinctement humains, tels que la pensée critique et la créativité. L’intelligence artificielle doit rester un instrument et non remplacer l’interaction humaine, l’originalité ou le raisonnement.
Outre les projets de recherche sur l’impact de l’IA dans l’enseignement et l’apprentissage, un nouveau Fonds d’innovation pour l’éducation (Education Innovation Fund) sera lancé pour soutenir les initiatives éducatives innovantes du personnel enseignant, contribuant directement à l’amélioration des pratiques d’enseignement et de l’expérience des étudiants.
Quelles sont vos principales priorités pour votre première année en tant que vice-recteur ?
Au cours de ma première année, ma priorité est de me familiariser avec les personnes avec lesquelles je vais travailler.
Si je devais définir trois ou quatre priorités pour cette première année, elles seraient : Premièrement, développer une politique de vie étudiante ; deuxièmement, initier des programmes de cours interdisciplinaires que j’aimerais mettre en œuvre d’ici l’année prochaine ; et troisièmement, identifier les processus administratifs qui pourraient être améliorés. Je suis sûr que je découvrirai d’autres domaines au fur et à mesure.