Grâce à une analyse comparative des atlas historiques urbains tels que promus par la Commission internationale pour l’Histoire des Villes, il est possible de dégager les emplacements favoris des hôpitaux et hospices médiévaux dans le plan de la ville : près d’une porte de l’enceinte, sur la place du marché, près d’un pont, près d’une église ou d’un monastère, devant le mur d’enceinte etc.
Comme ces données statistiques restent purement descriptives, il s’agira dans un projet de recherche en cours de développement d’essayer de savoir pourquoi tel emplacement a été choisi pour tel hôpital, si ce choix était délibéré, si certains types d’hôpitaux se trouvaient de préférence en certains endroits, et si cet emplacement a fait partie de la conscience spatiale des bourgeois de la ville ou du moins de son élite lettrée. À cet effet, il sera nécessaire d’analyser les actes de fondation – en général peu bavards sur les motifs du choix de l’emplacement – ou les chroniques urbaines et la toponymie ou encore certaines pratiques sociales telles que des processions pour savoir si l’emplacement observé est entré dans la mémoire collective de la ville. Le projet de recherche aura donc recours aux méthodes et réflexions tant de l’approche spatiale qui est de retour en science historique que de l’histoire des mentalités.