Cycle de conférences du groupe de travail « Humanities and Religion »
Dans ses leçons sur la généalogie de la modernité et l’éthique de la vérité, Michel Foucault avait mis au centre de ses réflexions la notion grecque de la parrêsia. Étymologiquement, la question du « tout-dire » pointe vers une ambiguïté : d’un côté la liberté de la parole comme condition de la vérité, de l’autre sa limitation pour contourner des effets éthiques néfastes dus à sa performativité. Comment dompter la parole sans perdre la liberté d’expression ? Fautil, comme le suggèrent les stoïciens et, à leur suite, les martyrs chrétiens, vivre en chair et en personne ce que l’on dit, puisqu’une vie exemplaire est l’argument le plus fort ? La parrêsia culmine-t-elle, en ce sens, dans une spiritualité existentiellement vécue, où ce n’est plus moi qui parle, mais, en chair et en os, la Vérité elle-même ? Face à une guerre où les mots font partie de la lutte, cette ancienne problématique de la parrêsia ne peut être d’une plus grande actualité.
Chris Doude van Troostwijk (1962) holds the chair of philosophy and philosophical ethics at the Luxembourg School of Religion & Society and the chair of liberal theology at the Mennonite Seminary at the Vrije Universiteit in Amsterdam. His research project, entitled Ars bene credendi, develops the thesis that secularisation implies not the disappearance, but rather the dissemination and even augmentation of beliefs and believing. Therefore, in our time, a theological paradigm change is occurring that moves from metaphysical questions about the content of belief – God and sacred history – toward more pragmatic issues on the act and art of believing as such.
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