Cycle de conférences du groupe de travail « Humanities and Religion »
La psychanalyse n’a pu naître que dans la structure même de la langue allemande, écrit l’écrivain et traducteur Georges-Arthur Goldschmidt. Elle est donc en quelque sorte la langue maternelle de l’inconscient. Mais l’inconscient, heureusement, est polyglotte, et la psychanalyse cherche à faire advenir, en paraphrasant légèrement Freud, la langue maternelle là où il y avait la langue de la mère. Par l’intermédiaire d’un tiers notamment, car c’est aussi ça, l’OEdipe. De la phase et de la langue orales à la phase symbolique et à la langue écrite : c’est Jacques Lacan qui a relu Freud à la lumière de la linguistique en mettant l’accent sur la place prépondérante du langage dans la psychanalyse, car c’est lui qui structure l’inconscient. Nous habitons la langue comme nous sommes habités par elle. Dans mon intervention, je voudrais questionner la langue comme lien dans la thérapie mais aussi dans la société. En m’appuyant (aussi) sur le vocabulaire qui structure le discours sur la pandémie actuelle. Et en n’oubliant pas que le livre de Victor Klemperer reste toujours d’une grande actualité : LTI, la langue comme troisième instance.
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